L’histoire des Restos

Depuis 1985, l’histoire des Restos du Cœur s’écrit avec celles et ceux qui s’engagent pour lutter contre la pauvreté. Partie d’une “petite idée” portée par Coluche qui ne devait être que temporaire, elle s’est inscrite dans le temps.


Cette histoire s’écrit depuis au fil d’une mobilisation sociétale. Elle donne à entendre la voix des plus fragiles, auxquels les Restos portent assistance au gré des crises – géopolitiques, économiques ou financières - au gré de l’urgence sociale, des besoins des personnes accueillies et des divers visages de la précarité.

Les Restos du Cœur s’engagent jour après jour sur le terrain et font entendre la voix des plus démunis auprès des pouvoirs publics, défendent le maintien de politiques sociales dignes et respectueuses des plus fragiles, luttent contre toute forme d’inégalités. Depuis des décennies, l’association se bat, alerte et agit partout en France, fait reculer “le chacun pour soi” en défendant notamment l’inconditionnalité de l’accueil.

Aujourd’hui plus que jamais, on compte sur vous !

Cette histoire, c’est aussi la vôtre, partenaires, entreprises, donateurs : votre rôle est essentiel, tout comme celui de notre famille de bénévoles sans laquelle rien ne serait possible.

26 septembre 1985

Appel de Coluche et création des Restos du Cœur

En 1985, au micro d’Europe 1, Coluche mobilise toutes les bonnes volontés du pays autour d’un projet de “cantine gratuite”, destiné aux personnes démunies. Les Restos du Cœur sont lancés. Cet hiver-là, plus de 5 000 bénévoles répondent à l’appel et distribuent 8,5 millions de repas. Coluche réclame l’ouverture des stocks européens à Strasbourg. Jean-Jacques Goldman crée l'Hymne des Restos du Cœur.

L’histoire a commencé avec l’arrivée de Coluche dans ma loge :
- Salut, il nous faudrait une chanson pour les Restos du Cœur,
un truc qui cartonne, toi tu sais faire.

- Quand ?
- La semaine prochaine.
Tout était déjà là : la force de Coluche, la force de l’idée, la séduction des deux, et l’impossible qui se fait.
Et tout est encore là. Intact. Sauf lui.

Jean-Jacques Goldman

26 janvier 1986

Coluche anime une grande émission caritative en faveur des “Restaurants du Cœur”

Coluche réunit artistes et personnalités pour un grand show caritatif sur TF1 au profit des Restos du Cœur. Un appel à la solidarité, un moment fondateur mêlant humour et engagement.

19 juin 1986

Décès de Coluche

La mort brutale de Coluche submerge la France d'émotion et laisse l'association orpheline.  Véronique Colucci reprend le flambeau des Restos.

1987

Une deuxième campagne s’organise

En province, des associations départementales, en lien avec l’association nationale, se créent, portant les nom et logo des Restos du Cœur. Répondant à la demande de Coluche, L'Europe ouvre ses surplus aux associations fournissant l’aide alimentaire. Création du PEAD (Programme européen d’aide aux plus démunis).

20 octobre 1988

Promulgation de la “Loi Coluche”

Votée à l’unanimité au Parlement, la Loi Coluche permet aux personnes faisant des dons aux associations caritatives de bénéficier d’une réduction d’impôt. Elle reste aujourd’hui un pilier du financement des structures d’aide et de solidarité en France.

©Sylvie Grosbois

Il est temps que les citoyens sachent que l’État les soutient dans leur volonté d’aider les pauvres. Il est temps de passer de la seule générosité à la solidarité.

Véronique Colucci, à propos de la Loi Coluche

13 novembre 1989

Premier concert des Enfoirés

En novembre 89, Véronique Sanson, Jean-Jacques Goldman, Michel Sardou, Eddy Mitchell et Johnny Hallyday se produisent dans sept grandes villes de France pour la toute première « Tournée d’Enfoirés ». Le concert des Enfoirés est désormais très attendu par des milliers de spectateurs fidèles au rendez-vous. Il permet aux Restos du Cœur de récolter des fonds essentiels pour mener à bien leurs missions.

1989 - 1990

Diversifier les actions et se structurer

En parallèle, de nouvelles structures apparaissent pour accompagner les personnes accueillies dans leur parcours d’insertion : les camions du Cœur, les Relais du Cœur, les toits du Cœur, les jardins et ateliers du Cœur.

Les camions du Cœur apportent dans la rue soupes, sandwichs, et boissons chaudes aux personnes sans domicile fixe.
©Nicolas Tanné

1991

Création des premiers Restos Bébés

1992

Les Restos du Cœur sont reconnus d’utilité publique

1994

Organisation des premières maraudes

1996

Les Restos inaugurent la péniche du Cœur

Amarrée en plein cœur de la ville de Paris, la péniche accueille chaque soir de manière inconditionnelle une cinquantaine d’hommes majeurs ou isolés, le plus souvent brutalement privés de logement. Elle s'ajoute aux actions de l'association destinées aux personnes à la rue (maraudes, camions du cœur, accueils de jour), et réaffirme la nécessité absolue de disposer d'un toit comme préalable de toute insertion sociale. 

1998-1999

La distribution alimentaire évolue

La distribution alimentaire devient accompagnée, au choix et à points. Cette année-là, ce sont aussi 60 millions de repas qui sont servis, grâce au soutien de 48 000 bénévoles et 470 000 donateurs.

2005

Organisation de la première collecte des Restos

Les Restos du Cœur ont vingt ans, et servent désormais 75 millions de repas. La première collecte nationale est organisée, elle devient rapidement un rendez-vous incontournable grâce à aux bénévoles investis et déterminés.

2006

Vivre mieux et mieux accompagner les enfants

Les Restos du Cœur poursuivent leur politique d’amélioration des équilibres nutritionnels et augmentent la part de fruits et de légumes frais dans les dotations alimentaires.
L’association créé les premiers accompagnements scolaires.

2007

Les 100 mesures

Face à la flambée des prix des matières premières alimentaires, l’Europe et la France accèdent à la demande des Restos d’accroître le budget du PEAD et de l’aide nationale. Aux côtés du monde associatif, les Restos participent à l’élaboration des 100 mesures prioritaires pour une nouvelle politique publique des personnes sans abri et mal logées. En octobre 2007, à l’issue de la mobilisation de toutes les associations, le Président de la République réaffirme devant le Conseil économique et social le principe de l’accueil humanitaire inconditionnel.

2008

Être là dans les moments difficiles

L’association poursuit sa réflexion sur l’accompagnement global des personnes accueillies et développe de nouvelles aides à la personne. Les Restos créent le réseau budgétaire et le microcrédit personnel, alors qu’une crise financière retentissante s’amorce. Le nombre de personnes accueillies augmente de 15 %. Les Restos franchissent la barre des 100 millions de repas distribués.

2009

Accès au droit et à la justice et insertion professionnelle

L’accès à la justice et aux droits ainsi que le soutien à la recherche d’emploi sont intégrés aux aides d’accompagnement proposées par les Restos au-delà de l’aide alimentaire.
Cette année-là, les Restos signent par ailleurs une convention cadre de trois ans avec le ministère de l’emploi. Cette convention permet d’assurer l’emploi de 1 500 contrats aidés dans les ateliers et chantiers d’insertion (ACI).
En juin 2009, la Cour des comptes publie son second rapport sur les Restos : les conclusions sont, comme en 2003, extrêmement favorables pour la gestion et les actions menées par l’association.

2009

Sanctuarisation des lieux d’aide

Préserver l’accueil inconditionnel : venir en aide à toutes celles et ceux qui ont besoin d’être soutenus, uniquement sur des critères d’urgence sociale, c’est l’ADN des Restos, qui se dresseront toujours contre toute tentative de remise en cause de ce principe intangible. En 2009, le principe de « sanctuarisation » des lieux de solidarité est acté : pas de contrôles administratifs et d’interventions des forces de police dans des lieux d’accueil, pour garantir la capacité des associations à assurer l’accueil inconditionnel.

© Pascal ITO

2016

Promulgation de la loi Garot pour lutter contre le gaspillage alimentaire

La loi obligeant les grandes surfaces de plus de 400 m² à conclure une convention avec les associations d’aide alimentaire habilitées est promulguée le 11 février. L’association a aussi été retenue pour siéger au sein de la plateforme lancée par la Commission européenne pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

©Pascal Vila

2020-2021

Les Restos face au Covid

Alors que l’épidémie de Covid-19 frappe la France et le monde, les Restos se mobilisent pour venir en aide aux plus démunis, violemment frappés par la crise sanitaire. Pendant les périodes de confinements et de couvre-feu, les Restos font face et maintiennent l’activité de l’association pour garantir autant que possible l’accès à l'alimentation et aux biens de première nécessité de toutes celles et ceux qui en ont besoin. Les Restos facilitent également l’accès à la vaccination contre le Covid-19 des personnes accueillies qui le souhaitent, en développant des actions d’accès à l’information et à la prise de rendez-vous en lien avec l’Assurance maladie.

L’Union européenne adopte son budget et maintient jusqu’en 2027 le programme d’aide alimentaire européenne (SEAA), en offrant des moyens nouveaux avec le plan de relance européen.

©Sylvie Grosbois

Novembre 2024

La Nouvelle aide des Restos

Ayant retrouvé un (fragile) équilibre financier, les Restos décident la mise en place de la “Nouvelle aide des Restos”, comprenant cinq mesures. Un barème unique pour apporter la même aide tout au long de l’année aux personnes accueillies, un dispositif d’aide prioritaire à la petite enfance, un barème plus avantageux pour renforcer l’aide et le soutien aux familles monoparentales, une nouvelle approche pour mieux accueillir les personnes en situation de mal-logement et une aide alimentaire rééquilibrée entre familles et personnes seules.

Aujourd'hui plus que jamais, on compte sur vous

La première campagne des Restos en 1985 mobilisait 5 000 bénévoles et permettait de distribuer 8,5 millions de repas. En 2023, plus de 75 000 bénévoles réguliers ont distribué 163 millions de repas. Soit près de vingt fois plus. « Les Restos, c’est la manifestation concrète d’un échec collectif. Mais c’est aussi quelque chose qui nous empêche de désespérer de la nature humaine », disait Henri Nallet, soutien de la première heure des Restos.  A l'heure où les inégalités s’accentuent, les Restos demeurent présents partout en France et luttent plus que jamais contre toutes les formes de pauvreté et d'exclusion.